Synthèse de l'état des lieux :
Les partenaires
transfrontaliers ont exploité la disparition de la frontière et développé des
échanges de plus en plus structurés, organisés et durables mais avec un impact
territorial et une pérennité limités par les moyens et la volonté des acteurs
locaux, et par des dispositions règlementaires nationales différentes.
Le challenge consiste en
l'alliance de projets de proximité attendus par la population dans les domaines
de la santé, des transports, de l’emploi, de la formation, des TIC et du social,
avec des projets plus ambitieux de développement, d'innovation, de protection
de l'environnement, d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.
Le bilan réalisé a mis en avant l’innovation économique et sociétale engendrée par ALCOTRA. En effet, les territoires de coopération alpins et littoraux ont pu expérimenter de nouvelles solutions en matière de diversification économique, de protection des écosystèmes fragiles, de services sociaux, sanitaires et culturels.
ALCOTRA a ainsi réduit l’effet de frontière, en créant des habitudes de coopération, en encourageant la mobilité transfrontalière, et en développant des outils d’information, de programmation ou d’intervention communs.
Les partenaires sont convenus que, pour l’avenir, les territoires devront affiner leurs stratégies de coopération afin de soutenir ce développement transfrontalier, indispensable dans le contexte de crise et de changement climatique qui fragilise les économies locales.
Les
principaux enjeux des territoires transfrontaliers s'articulent autour de quatre thèmes clés :
1.
l'intégration et l'organisation territoriales, avec une gouvernance appropriée
associant la société civile, pour des espaces confrontés à des déséquilibres
territoriaux et à des fractures institutionnelles, juridiques, fiscales et
sociales
2.
l'exploitation du potentiel de coopération, d'innovation, d'emploi et de
développement pour des espaces dont la compétitivité est menacée mais peut
s'enrichir par des coopérations répondant aux besoins des habitants et des
entreprises des bassins de vie
transfrontaliers urbains ou ruraux
3. le
développement d'une offre de services publics et privés (transports, TIC,
énergie, emploi-formation, intégrant formation professionnelle et formation
tout au long de la vie, enseignement-recherche, santé, environnement, culture, etc.)
4. la prise
en compte des évolutions démographiques et environnementales, notamment en
matière d'agriculture et d'économie touristique, ainsi que l'anticipation des
mutations économiques et l'accompagnement de leurs conséquences sur l’emploi
(adaptation et mobilité des travailleurs, compte-tenu de l’importance du
travail saisonnier).
Voici une analyse SWOT pour illustrer tout ça:
ATOUTS
|
OPPORTUNITES
|
Ancienneté et richesse de la coopération franco-italienne.
Grande diversité des interventions communes.
Volonté franco-italiennes d'établir des liens
politiques et territoriaux privilégiés, et de dépasser les différences de
systèmes institutionnels :
- Implication forte des partenaires institutionnels
qui a conduit à une structuration construite de la coopération sur le
territoire ALCOTRA.
- Expérimentation des PIT (Plans Intégrés
Transfrontaliers) pour développer des projets de territoires réellement
transfrontaliers dans une approche commune et coordonnée des problématiques
qui les concernent
Caractère exceptionnel du patrimoine naturel de
la zone éligible par sa diversité et sa richesse
constituant un atout pour le développement du territoire.
Double appartenance à un grand massif, l’Espace
alpin, et à l’Espace méditerranéen, offrant de fortes
potentialités d’échanges
|
Existence
de réseaux privés et publics efficaces
offrant
des potentialités de coopération dans plusieurs domaines thématiques
Orientation
des nouveaux programmes pour la compétitivité et l’innovation, la prévention
des risques, l’environnement et le développement d’activité économique et de
création d’emploi
Arrivée de
nouveaux acteurs comme les pôles métropolitains, les métropoles, les
communautés d'agglo pour renforcer les partenariats autour de projets
d'envergure :
- Proposition de règlements favorisant une
structuration plus solide des coopérations (GECT), ainsi qu'une approche
intégrée, illustrée par les PIT.
Le
patrimoine naturel est une source de potentialités économiques : préservation
et valorisation des ressources (eau, énergies renouvelables,
biodiversité)
; développement d'une agriculture durable et de l'éco-tourisme, de filières d’écomatériaux
/ d'éco-construction.
Stratégies
européennes, nationales et locales de préservation de la biodiversité et
de lutte
contre le changement climatique
|
FAIBLESSES
|
MENACES
|
Fortes
disparités géographiques, démographiques,
sociales,
éducationnelles et économiques (liées à un territoire montagneux).
Divergences
de priorités entre les collectivités « du nord » et « du sud »,
respectivement concernées par des problématiques « montagne » d'une part et
« littoral
» d'autre part.
Inégalités
territoriales se retrouvant entre les différents territoires mais aussi à
l'intérieur même de certains territoires, sur le plan de la mobilité et des
transports infra-régionaux et transfrontaliers comme des capacités
d’ingénierie et d’emploi
Différences
de régimes juridiques du travail, de
l'aide à
l'emploi et à la
formation,
de la prise en charge comme de l'offre sanitaire, de la fiscalité, de l'aide
à l'investissement, entre la France et l'Italie, constituant des facteurs
bloquants
pour le développement de la compétitivité
et de la
croissance.
Manque
d'implication des partenaires économiques et
difficulté
à faire émerger
des enjeux
communs à l’échelle de toute la frontière franco-italienne.
Flux de
marchandises importants qui passent essentiellement par la route
|
Risques de fractures socio territoriales
neutralisant les initiatives de coopération avec l'Italie.
Impact
prévisible des reformes des compétences des collectivités tant françaises
qu'italiennes augmentant les déficits d'ingénierie.
Impact de
la conjoncture économique et budgétaire sur le financement et la qualité des
projets de coopération.
La
dégradation du patrimoine naturel par la pression anthropique et par le
changement climatique constitue un risque pour la biodiversité, la ressource en
eau,
l'économie touristique, le maintien d'une agriculture vivante et le bien-être
des populations (concept santé-environnement). Problématique de la qualité de
l’air dans les vallées.
Pression
forte et croissante de l’activité touristique, de la pression foncière et
des
transports sur les espaces d’exception à préserver.
Activité
économique tournée vers l'agriculture et le tourisme qui génèrent peu
d'emplois qualifiés.
|
Analyse personnelle inspirée du vademecum Alcotra 2007-2013
Les propositions de règlements européens pour la
période 2014-2020 ont pour double objectif de mettre les Fonds européens au
service de la Stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable
et inclusive, et de rendre leur action plus efficace. L'ensemble du processus
de préparation et de mise en œuvre des politiques européennes pour la période
2014-2020 est régi par le principe de partenariat et de gouvernance
multi-niveaux. La Région Provence-Alpes-Côte d'Azur prépare activement cette
nouvelle programmation.
La Commission européenne doit faire face à la grande
hétérogénéité des frontières européennes, les frontières occidentales se sont
parfois organisées sans les cofinancements européens qui ont cependant permis
de concrétiser des liens institutionnels et humains sur les frontières
orientales de l’UE.
C’est la vision dont à fait part la Commission
européenne lors de la conférence-débat tenue les 25 et 25 avril 2013 à Strasbourg
sur le thème « 2014-2020-pour une
coopération transfrontalière au service des citoyens » et organisée par la
MOT (Mission Opérationnelle Transfrontalière).
Lors de cette conférence-débat il a été également question
d’une concertation nationale pour préparer la prochaine période du Programme.
En effet, une concertation nationale a été lancée en
France pour alimenter l’accord de partenariat qui fixera les orientations
stratégiques de la mise en œuvre des fonds européens pour la période 2014-2020.
Plus de 350 organisations (dont la MOT) forment le partenariat national
impliqué dans la préparation de l’Accord. La MOT participe aux séminaires de
concertation pour défendre les spécificités et les intérêts du transfrontalier.
vous pouvez aussi vous informer sur les perspectives du Programme en cliquant sur le lien ci-dessous
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire